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par le besoin de dominer, et de voir à la fois au loin et au large, s’efforçoient de se tenir debout, et en prenoient constamment l’habitude de génération en génération ; il n’est pas douteux encore que leurs pieds ne prissent insensiblement une conformation propre à les tenir dans une attitude redressée, que leurs jambes n’acquissent des mollets, et que ces animaux ne pussent alors marcher que péniblement sur les pieds et les mains à la fois.

Enfin, si ces mêmes individus cessoient d’employer leurs mâchoires comme des armes pour mordre, déchirer ou saisir, ou comme des tenailles pour couper l’herbe et s’en nourrir, et qu’ils ne les fissent servir qu’à la mastication ; il n’est pas douteux encore que leur angle facial ne devînt plus ouvert, que leur museau ne se raccourcît de plus en plus, et qu’à la fin étant entièrement effacé, ils n’eussent leurs dents incisives verticales.

Que l’on suppose maintenant qu’une race de quadrumanes, comme la plus perfectionnée, ayant acquis, par des habitudes constantes dans tous ses individus, la conformation que je viens de citer, et la faculté de se tenir et de marcher debout, et qu’ensuite elle soit parvenue à dominer les autres races d’animaux ; alors on concevra :

1.o Que cette race plus perfectionnée dans ses