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PRÉLIMINAIRE

montrer que les végétaux sont dans ce cas ; on ne sauroit même prouver que c’est celui de tous les animaux connus.

Je ne reconnois point dans la supposition d’une pareille cause donnée comme générale, la marche réelle de la nature. En constituant la vie, elle n’a point débuté subitement par établir une faculté aussi éminente que celle de sentir ; elle n’a pas eu les moyens de faire exister cette faculté dans les animaux imparfaits des premières classes du règne animal.

À l’égard des corps qui jouissent de la vie, la nature a tout fait peu à peu et successivement : il n’est plus possible d’en douter.

En effet, parmi les différens objets que je me propose d’exposer dans cet ouvrage, j’essayerai de faire voir, en citant partout des faits reconnus, qu’en composant et compliquant de plus en plus l’organisation animale, la nature a créé progressivement les différens organes spéciaux, ainsi que les facultés dont les animaux jouissent.

Il y a long-temps que l’on a pensé qu’il existoit une sorte d’échelle ou de chaîne graduée parmi les corps doués de la vie. BONNET a développé cette opinion ; mais il ne l’a point prouvée par des faits tirés de l’organisation même, ce qui étoit cependant nécessaire, surtout relativement aux animaux. Il ne pouvoit le faire ;