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DISCOURS

comment les besoins, d’abord réduits à nullité, et dont le nombre ensuite s’est accru graduellement, ont amené le penchant aux actions propres à y satisfaire ; comment les actions devenues habituelles et énergiques, ont occasionné le développement des organes qui les exécutent ; comment la force qui excite les mouvemens organiques, peut, dans les animaux les plus imparfaits, se trouver hors d’eux, et cependant les animer ; comment ensuite cette force a été transportée et fixée dans l’animal même ; enfin, comment elle y est devenue la source de la sensibilité, et à la fin celle des actes de l’intelligence.

J’ajouterai que si l’on eut suivi cette méthode, alors on n’eût point considéré le sentiment comme la cause générale et immédiate des mouvemens organiques, et on n’eût point dit que la vie est une suite de mouvemens qui s’exécutent en vertu des sensations reçues par différens organes, ou autrement, que tous les mouvemens vitaux sont le produit des impressions reçues par les parties sensibles. Rapp. du phys. et du moral de l’Homme, p. 38 à 39, et 85.

Cette cause paroîtroit, jusqu’à un certain point, fondée à l’égard des animaux les plus parfaits ; mais s’il en étoit ainsi relativement à tous les corps qui jouissent de la vie, ils posséderoient tous la faculté de sentir. Or, on ne sauroit nous