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DISCOURS

et que ces effets, d’abord à peine séparés, se sont par la suite partagés en deux ordres éminemment distincts, ces deux ordres d’effets, considérés dans leur plus grande distinction, nous ont paru et paroissent encore à bien des personnes, n’avoir entre eux rien de commun.

Cependant, on a déjà reconnu l’influence du physique sur le moral[1] ; mais il me paroît qu’on n’a pas encore donné une attention suffisante aux influences du moral sur le physique même. Or, ces deux ordres de choses, qui ont une source commune, réagissent l’un sur l’autre, surtout lorsqu’ils paroissent le plus séparés, et on a maintenant les moyens de prouver qu’ils se modifient de part et d’autre dans leurs variations.

Pour montrer l’origine commune des deux ordres d’effets qui, dans leur plus grande distinction, constituent ce qu’on nomme le physique et le moral, il me semble qu’on s’y est mal pris, et qu’on a choisi une route opposée à celle qu’il falloit suivre.

Effectivement, on a commencé à étudier ces deux sortes d’objets si distincts en apparence, dans l’homme même, où l’organisation, parvenue à son terme de composition et de perfec-

  1. Voyez l’intéressant ouvrage de M. CABANIS, intitulé : Rapport du physique et du moral de l’Homme.