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des animaux.

si la nature, qui n’a pu rendre un corps organisé toujours subsistant, n’avoit pas eu les moyens de donner à ce corps la faculté de reproduire lui-même d’autres individus qui lui ressemblent, qui le remplacent, et qui perpétuent sa race par la même voie ; elle eût été forcée de créer directement toutes les races, ou plutôt elle n’eût pu créer qu’une seule race dans chaque règne organique, celle des animaux et celle des végétaux les plus simples et les plus imparfaits.

De plus, si la nature n’avoit pu donner aux actes de l’organisation la faculté de compliquer de plus en plus l’organisation elle-même, en faisant accroître l’énergie du mouvement des fluides, et par conséquent celle du mouvement organique ; et si elle n’avoit pas conservé par les reproductions tous les progrès de composition dans l’organisation, et tous les perfectionnemens acquis, elle n’eût assurément jamais produit cette multitude infiniment variée d’animaux et de végétaux, si différens les uns des autres par l’état de leur organisation et par leurs facultés.

Enfin, elle n’a pu créer au premier abord les facultés les plus éminentes des animaux ; car elles n’ont lieu qu’à l’aide de systèmes d’organes très-compliqués : or, il lui a fallu préparer peu à peu les moyens de faire exister de pareils systèmes d’organes.

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