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influence des circonstances

Or, pendant une longue suite de temps, les individus de la race de l’ ayant conservé l’habitude de rester sur les arbres, et de n’y faire que des mouvemens lents et peu variés qui pouvoient suffire à leurs besoins, leur organisation peu à peu se sera mise en rapport avec leurs nouvelles habitudes, et en cela il sera résulté :

1.o Que les bras de ces animaux faisant de continuels efforts pour embrasser facilement les branches d’arbres, se seront allongés ;

2.o Que les ongles de leurs doigts auront acquis beaucoup de longueur et une forme crochue, par les efforts soutenus de l’animal pour se cramponner ;

3.o Que leurs doigts n’étant jamais exercés à des mouvemens particuliers, auront perdu toute mobilité entre eux, se seront réunis, et n’auront conservé que la faculté de se fléchir, ou de se redresser tous ensemble ;

4.o Que leurs cuisses embrassant continuellement, soit le tronc, soit les grosses branches des arbres, auront contracté un écartement habituel qui aura contribué à élargir le bassin et à diriger en arrière les cavités cotyloïdes ;

5.o Enfin, qu’un grand nombre de leurs os se seront soudés, et qu’ainsi plusieurs parties de leur squelette auront pris une disposition et une figure conformes aux habitudes de ces animaux,