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influence des circonstances

forme, font disparoître toutes les particularités acquises par des circonstances particulières. De là on peut assurer que si des distances d’habitation ne séparoient pas les hommes, les mélanges pour la génération feroient disparoître les caractères généraux qui distinguent les différentes nations.

Si je voulois ici passer en revue toutes les classes, tous les ordres, tous les genres, et toutes les espèces des animaux qui existent, je pourrois faire voir que la conformation des individus et de leurs parties, que leurs organes, leurs facultés, etc., etc., sont partout uniquement le résultat des circonstances dans lesquelles chaque espèce s’est trouvée assujettie par la nature, et des habitudes que les individus qui la composent ont été obligés de contracter, et qu’ils ne sont pas le produit d’une forme primitivement existante, qui a forcé les animaux aux habitudes qu’on leur connoît.

On sait que l’animal qu’on nomme l’, ou le paresseux (bradypus tridactylus), est constamment dans un état de foiblesse si considérable, qu’il n’exécute que des mouvemens très-lents et très-bornés, et qu’il marche difficilement sur la terre. Ses mouvemens sont si lents, qu’on prétend qu’il ne peut faire qu’une cinquantaine de pas en une journée. On sait encore que l’organisation de