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sur les actions des animaux.

du pied, la plupart d’entre eux se sont raccourcis, se sont effacés, et même ont fini par disparoître. Ainsi, dans les pachidermes, les uns ont aux pieds cinq doigts enveloppés de corne, et, par conséquent, leur sabot est divisé en cinq parties ; d’autres n’en ont que quatre, et d’autres encore en ont seulement trois. Mais dans les ruminans, qui paroissent être les plus anciens des mammifères qui se soient bornés à ne se soutenir que sur la terre, il n’y a plus que deux doigts aux pieds, et même il ne s’en trouve qu’un seul dans les solipèdes (le cheval, l’âne).

Cependant, parmi ces animaux herbivores, et particulièrement parmi les ruminans, il s’en trouve qui, par les circonstances des pays déserts qu’ils habitent, sont sans cesse exposés à être la proie des animaux carnassiers, et ne peuvent trouver de salut que dans des fuites précipitées. La nécessité les a donc forcés de s’exercer à des courses rapides ; et de l’habitude qu’ils en ont prise, leur corps est devenu plus svelte et leurs jambes beaucoup plus fines : on en voit des exemples dans les antilopes, les gazelles, etc.

D’autres dangers, dans nos climats, exposant continuellement les cerfs, les chevreuils, les daims, à périr par les chasses que l’homme fait à ces animaux, les a réduits à la même nécessité, les a contraints à des habitudes semblables, et