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sur les actions des animaux.

et l’oie, et dont les pattes sont courtes, ont néanmoins un cou fort allongé, c’est que ces oiseaux, en se promenant sur l’eau, ont l’habitude de plonger leur tête dedans aussi profondément qu’ils peuvent, pour y prendre des larves aquatiques et différens animalcules dont ils se nourrissent, et qu’ils ne font aucun effort pour allonger leurs pattes.

Qu’un animal, pour satisfaire à ses besoins, fasse des efforts répétés pour allonger sa langue, elle acquerra une longueur considérable (le fourmiller, le pic-verd) ; qu’il ait besoin de saisir quelque chose avec ce même organe, alors sa langue se divisera et deviendra fourchue. Celle des oiseaux-mouches, qui saisissent avec leur langue, et celle des lézards et des serpens, qui se servent de la leur pour palper et reconnoître les corps qui sont devant eux, sont des preuves de ce que j’avance.

Les besoins, toujours occasionnés par les circonstances, et ensuite les efforts soutenus pour y satisfaire, ne sont pas bornés, dans leurs résultats, à modifier, c’est-à-dire, à augmenter ou diminuer l’étendue et les facultés des organes ; mais ils parviennent aussi à déplacer ces mêmes organes, lorsque certains de ces besoins en font une nécessité.

Les poissons, qui nagent habituellement dans