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influence des circonstances

aiguisés et courbés en crochet, pour embrasser les rameaux sur lesquels l’animal se repose si souvent.

De même l’on sent que l’oiseau de rivage, qui ne se plaît point à nager, et qui cependant a besoin de s’approcher des bords de l’eau pour y trouver sa proie, est continuellement exposé à s’enfoncer dans la vase. Or, cet oiseau, voulant faire en sorte que son corps ne plonge pas dans le liquide, fait tous ses efforts pour étendre et allonger ses pieds. Il en résulte que la longue habitude que cet oiseau et tous ceux de sa race contractent d’étendre et d’allonger continuellement leurs pieds, fait que les individus de cette race se trouvent élevés comme sur des échasses, ayant obtenu peu à peu de ongues pattes nues, c’est-à-dire, dénuées de plumes jusqu’aux cuisses, et souvent au delà. Système des Animaux sans vertèbres, p. 14.

L’on sent encore que le même oiseau voulant pêcher sans mouiller son corps, est obligé de faire de continuels efforts pour allonger son cou. Or, les suites de ces efforts habituels dans cet individu et dans ceux de sa race, ont dû, avec le temps, allonger le leur singulièrement ; ce qui est, en effet, constaté par le long cou de tous les oiseaux de rivage.

Si quelques oiseaux nageurs, comme le cygne