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sur les actions des animaux.

M. Tenon, membre de l’Institut, a fait part à la Classe des Sciences, qu’ayant examiné le canal intestinal de plusieurs hommes qui avoient été buveurs passionnés pendant une grande partie de leur vie, il l’avoit constamment trouvé raccourci d’une quantité extraordinaire, comparativement au même organe de tous ceux qui n’ont pas pris une pareille habitude.

On sait que les grands buveurs, ou ceux qui se sont adonnés à l’ivrognerie, prennent très-peu d’alimens solides, qu’ils ne mangent presque point, et que la boisson qu’ils prennent en abondance et fréquemment, suffit pour les nourrir.

Or, comme les alimens fluides, surtout les boissons spiritueuses, ne séjournent pas long-temps, soit dans l’estomac, soit dans les intestins, l’estomac et le reste du canal intestinal perdent l’habitude d’être distendus dans les buveurs, ainsi que dans les personnes sédentaires et continuellement appliquées aux travaux d’esprit, qui se sont habituées à ne prendre que très-peu d’alimens. Peu à peu, et à la longue, leur estomac s’est resserré, et leurs intestins se sont raccourcis.

Il ne s’agit point ici de rétrécissement et de raccourcissement opérés par un froncement des parties, qui en permettroit l’extension ordinaire, si, au lieu d’une vacuité maintenue, ces viscères