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influence des circonstances

les races de ces animaux, a fait disparoître totalement ces mêmes parties, quoiqu’elles fussent réellement dans le plan d’organisation des animaux de leur classe.

Beaucoup d’insectes qui, par le caractère naturel de leur ordre, et même de leur genre, devroient avoir des ailes, en manquent plus ou moins complétement, par défaut d’emploi. Quantité de coléoptères, d’orthoptères, d’hyménoptères et d’hémiptères, etc., en offrent des exemples ; les habitudes de ces animaux ne les mettant jamais dans le cas de faire usage de leurs ailes.

Mais il ne suffit pas de donner l’explication de la cause qui a amené l’état des organes des différens animaux ; état que l’on voit toujours le même dans ceux de même espèce ; il faut, en outre, faire voir des changemens d’état opérés dans les organes d’un même individu pendant sa vie, par le seul produit d’une grande mutation dans les habitudes particulières aux individus de son espèce. Le fait suivant, qui est des plus remarquables, achevera de prouver l’influence des habitudes sur l’état des organes, et combien des changemens soutenus dans les habitudes d’un individu, en amènent dans l’état des organes qui entrent en action pendant l’exercice de ces habitudes.