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influence des circonstances

facultés de cet organe, mais, en outre, lui fait acquérir des développemens et des dimensions qui le changent insensiblement ; en sorte qu’avec le temps elle le rend fort différent du même organe considéré dans un autre animal qui l’exerce beaucoup moins.

Le défaut d’emploi d’un organe, devenu constant par les habitudes qu’on a prises, appauvrit graduellement cet organe, et finit par le faire disparoître et même l’anéantir.

Comme une pareille proposition ne sauroit être admise que sur des preuves, et non sur sa simple énonciation, essayons de la mettre en évidence par la citation des principaux faits connus qui en constatent le fondement.

Les animaux vertébrés, dont le plan d’organisation est dans tous à peu près le même, quoiqu’ils offrent beaucoup de diversité dans leurs parties, sont dans le cas d’avoir leurs mâchoires armées de dents ; cependant ceux d’entre eux que les circonstances ont mis dans l’habitude d’avaler les objets dont ils se nourrissent, sans exécuter auparavant aucune mastication, se sont trouvés exposés à ce que leurs dents ne reçussent aucun développement. Alors ces dents, ou sont restées cachées entre les lames osseuses des mâchoires, sans pouvoir paroître au-dehors, ou