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sur les actions des animaux.

dins, sans craindre de les voir changer par une longue culture.

Depuis long-temps on a eu, à cet égard, le sentiment de ce qui est, puisqu’on a établi la sentence suivante, qui a passé en proverbe, et que tout le monde connoît : les habitudes forment une seconde nature.

Assurément, si les habitudes et la nature de chaque animal ne pouvoient jamais varier, le proverbe eût été faux, n’eût point eu lieu, et n’eût pu se conserver dans le cas où on l’eût proposé.

Si l’on considère sérieusement tout ce que je viens d’exposer, on sentira que j’étois fondé en raisons, lorsque dans mon ouvrage intitulé, Recherches sur les corps vivans (p. 50), j’ai établi la proposition suivante :

« Ce ne sont pas les organes, c’est-à-dire, la nature et la forme des parties du corps d’un animal, qui ont donné lieu à ses habitudes et à ses facultés particulières ; mais ce sont, au contraire, ses habitudes, sa manière de vivre, et les circonstances dans lesquelles se sont rencontrés les individus dont il provient, qui ont, avec le temps, constitué la forme de son corps, le nombre et l’état de ses organes, enfin, les facultés dont il jouit. »

Que l’on pèse bien cette proposition, et qu’on