Page:Lamarck - Philosophie zoologique 1.djvu/265

Cette page a été validée par deux contributeurs.
235
sur les actions des animaux.



PREMIÈRE LOI.


Dans tout animal qui n’a point dépassé le terme de ses développemens, l’emploi plus fréquent et soutenu d’un organe quelconque, fortifie peu à peu cet organe, le développe, l’agrandit, et lui donne une puissance proportionnée à la durée de cet emploi ; tandis que le défaut constant d’usage de tel organe, l’affoiblit insensiblement, le détériore, diminue progressivement ses facultés, et finit par le faire disparoître.

DEUXIÈME LOI.


Tout ce que la nature a fait acquérir ou perdre aux individus par l’influence des circonstances où leur race se trouve depuis long-temps exposée, et, par conséquent, par l’influence de l’emploi prédominant de tel organe, ou par celle d’un défaut constant d’usage de telle partie ; elle le conserve par la génération aux nouveaux individus qui en proviennent, pourvu que les changemens acquis soient communs aux deux sexes, ou à ceux qui ont produit ces nouveaux individus.

Ce sont là deux vérités constantes qui ne peuvent être méconnues que de ceux qui n’ont jamais observé ni suivi la nature dans ses opérations, ou que de ceux qui se sont laissés entraîner à l’erreur que je vais combattre.

Les naturalistes ayant remarqué que les formes des parties des animaux, comparées aux usages de ces parties, sont toujours parfaitement en