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influence des circonstances

remplissent l’intervalle. Conséquemment, il y a aussi des nuances dans les différences qui distinguent ce que nous nommons des espèces.

Il est donc évident que toute la surface du globe offre, dans la nature et la situation des matières qui occupent ses différens points, une diversité de circonstances qui est partout en rapport avec celle des formes et des parties des animaux, indépendamment de la diversité particulière qui résulte nécessairement du progrès de la composition de l’organisation dans chaque animal.

Dans chaque lieu où des animaux peuvent habiter, les circonstances qui y établissent un ordre de choses restent très-long-temps les mêmes, et n’y changent réellement qu’avec une lenteur si grande que l’homme ne sauroit les remarquer directement. Il est obligé de consulter des monumens pour reconnoître que dans chacun de ces lieux l’ordre de choses qu’il y trouve n’a pas toujours été le même, et pour sentir qu’il changera encore.

Les races d’animaux qui vivent dans chacun de ces lieux y doivent donc conserver aussi long-temps leurs habitudes : de là pour nous l’apparente constance des races que nous nommons espèces ; constance qui a fait naître en nous l’idée que ces races sont aussi anciennes que la nature.