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influence des circonstances

gnés, alors le croisement de ces races, par la génération, a donné lieu successivement à toutes celles que nous connoissons maintenant.

Le fait suivant prouve, à l’égard des plantes, combien le changement de quelque circonstance importante influe pour changer les parties de ces corps vivans.

Tant que le ranunculus aquatilis est enfoncé dans le sein de l’eau, ses feuilles sont toutes finement découpées et ont leurs divisions capillacées ; mais lorsque les tiges de cette plante atteignent la surface de l’eau, les feuilles qui se développent dans l’air sont élargies, arrondies et simplement lobées. Si quelques pieds de la même plante réussissent à pousser, dans un sol seulement humide, sans être inondé, leurs tiges alors sont courtes, et aucune de leurs feuilles n’est partagée en découpures capillacées ; ce qui donne lieu au ranunculus hederaceus, que les botanistes regardent comme une espèce, lorsqu’ils le rencontrent.

Il n’est pas douteux qu’à l’égard des animaux, des changemens importans dans les circonstances où ils ont l’habitude de vivre, n’en produisent pareillement dans leurs parties ; mais ici les mutations sont beaucoup plus lentes à s’opérer que dans les végétaux, et, par conséquent, sont pour nous moins sensibles, et leur cause moins reconnoissable.