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sur les actions des animaux.

Où trouve-t-on maintenant, dans la nature, cette multitude de races de chiens, que, par suite de la domesticité où nous avons réduit ces animaux, nous avons mis dans le cas d’exister telles qu’elles sont actuellement ? Où trouve-t-on ces dogues, ces lévriers, ces barbets, ces épagneuls, ces bichons, etc., etc., races qui offrent entre elles de plus grandes différences que celles que nous admettons comme spécifiques entre les animaux d’un même genre qui vivent librement dans la nature ?

Sans doute, une race première et unique, alors fort voisine du loup, s’il n’en est lui-même le vrai type, a été soumise par l’homme, à une époque quelconque, à la domesticité. Cette race, qui n’offroit alors aucune différence entre ses individus, a été peu à peu dispersée avec l’homme dans différens pays, dans différens climats ; et après un temps quelconque, ces mêmes individus ayant subi les influences des lieux d’habitation et des habitudes diverses qu’on leur a fait contracter dans chaque pays, en ont éprouvé des changemens remarquables, et ont formé différentes races particulières. Or, l’homme qui, pour le commerce, ou pour d’autre genre d’intérêt, se déplace même à de très-grandes distances, ayant transporté dans un lieu très-habité, comme une grande capitale, différentes races de chiens formées dans des pays fort éloi-