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sur les actions des animaux.

fini par l’agrandir considérablement ; d’une autre part, nous verrons que, dans certains cas, les nouvelles circonstances et les nouveaux besoins ayant rendu telle partie tout-à-fait inutile, le défaut total d’emploi de cette partie a été cause qu’elle a cessé graduellement de recevoir les développemens que les autres parties de l’animal obtiennent ; qu’elle s’est amaigrie et atténuée peu à peu, et qu’enfin, lorsque ce défaut d’emploi a été total pendant beaucoup de temps, la partie dont il est question a fini par disparoître. Tout cela est positif ; je me propose d’en donner les preuves les plus convaincantes.

Dans les végétaux, où il n’y a point d’actions, et, par conséquent, point d’habitudes proprement dites, de grands changemens de circonstances n’en amènent pas moins de grandes différences dans les développemens de leurs parties ; en sorte que ces différences font naître et développer certaines d’entre elles, tandis qu’elles atténuent et font disparoître plusieurs autres. Mais ici tout s’opère par les changemens survenus dans la nutrition du végétal, dans ses absorptions et ses transpirations, dans la quantité de calorique, de lumière, d’air et d’humidité qu’il reçoit alors habituellement ; enfin, dans la supériorité que certains des divers mouvemens vitaux peuvent prendre sur les autres.