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dégradation de l’organisation

après les vers ; car ceux-ci n’ont rien dans la disposition des organes intérieurs qui tienne de la forme rayonnante, et c’est parmi eux que commence le mode des articulations.

Si les radiaires sont privées de nerfs, elles sont alors dépourvues de la faculté de sentir, et ne sont plus que simplement irritables ; ce que des observations faites sur des étoiles de mer vivantes, à qui l’on a coupé des rayons sans qu’elles aient offert aucun signe de douleur, semblent confirmer.

Dans beaucoup de radiaires, des fibres sont encore distinctes ; mais peut-on donner à ces fibres le nom de muscles, à moins qu’on ne soit autorisé à dire qu’un muscle privé de nerfs est encore capable d’exécuter ses fonctions ? N’a-t-on pas, dans les végétaux, l’exemple de la possibilité dont jouit le tissu cellulaire, de pouvoir se réduire en fibres, sans que ces fibres puissent être regardées comme musculaires ? Tout corps vivant, dans lequel on distingue des fibres, ne me paroît pas avoir de muscles par cette seule raison ; et je pense que là où il n’y a plus de nerfs, le système musculaire n’existe plus. Il y a lieu de croire que, dans les animaux privés de nerfs, les fibres qui peuvent encore s’y rencontrer, jouissent, par leur simple irritabilité, de la faculté de produire des mouvemens qui