Page:Lamarck - Philosophie zoologique 1.djvu/220

Cette page a été validée par deux contributeurs.
190
dégradation de l’organisation

fonctions à des parties dont ils ne connoissent pas l’usage, que de reconnoître que la nature sait parvenir au même but par différens moyens.

On s’est persuadé que tout corps reproductif est une graine ou un œuf, c’est-à-dire, un corps qui, pour être reproductif, a besoin de recevoir l’influence de la fécondation sexuelle. C’est ce qui a fait dire à Linné : Omne vivum et ovo. Mais nous connoissons très-bien maintenant des végétaux et des animaux qui se régénèrent uniquement par des corps qui ne sont ni des graines ni des œufs, et qui, conséquemment, n’ont aucun besoin de fécondation sexuelle. Aussi ces corps sont-ils conformés différemment et se développent-ils d’une autre manière.

Voici le principe auquel il faut avoir égard pour juger du mode de génération d’un corps vivant quelconque.

Tout corpuscule reproductif, soit végétal, soit animal, qui, sans se débarrasser d’aucune enveloppe, s’étend, s’accroît, et devient un végétal ou un animal semblable à celui dont il provient, n’est point une graine ni un œuf ; il ne subit aucune germination ou n’éclôt point après avoir commencé de s’accroître, et sa formation n’a exigé aucune fécondation sexuelle : aussi ne contient-il pas un embryon enfermé dans des enveloppes dont il soit obligé de se