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de la chaîne animale.

guée, est une coupe indiquée par la nature, essentielle à conserver, qui doit suivre immédiatement celle des annelides, et occuper le huitième rang dans la série générale des animaux ; la considération de l’organisation l’exige : il n’y a point d’arbitraire à cet égard.

En effet, les crustacés ont un cœur, des artères et des veines, un fluide circulant, transparent, presque sans couleur, et tous respirent par de véritables branchies. Cela est incontestable, et embarrassera toujours ceux qui s’obstinent à les ranger parmi les insectes, par la raison qu’ils ont des membres articulés.

Si les crustacés, par leur circulation et par leur organe respiratoire, sont éminemment distingués des arachnides et des insectes ; et si, par cette considération, leur rang est évidemment supérieur, ils partagent néanmoins avec les arachnides et les insectes, ce trait d’infériorité d’organisation, relativement aux annelides, c’est-à-dire, celui de faire partie de la série des animaux à membres articulés ; série dans laquelle on voit s’éteindre et disparoître le système de circulation, et, par conséquent, le cœur, les artères et les veines, et dans laquelle encore la respiration, par le système branchial, se perd pareillement. Les crustacés confirment donc, de leur côté, la dégradation soutenue de l’organi-

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