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dégradation de l’organisation

de première importance, et qu’ils finissent par s’anéantir complétement et définitivement avant d’avoir atteint l’extrémité opposée de la chaîne.

À la vérité, la dégradation dont je parle n’est pas toujours nuancée ni régulière dans sa progression ; car souvent tel organe manque ou change subitement, et dans ses changemens il prend quelquefois des formes singulières qui ne se lient avec aucune autre par des degrés reconnoissables ; et souvent encore tel organe disparoît et reparoît plusieurs fois avant de s’anéantir définitivement. Mais on va sentir que cela n’a pu être autrement ; que la cause qui compose progressivement l’organisation a dû éprouver diverses déviations dans ses produits, parce que ces produits sont souvent dans le cas d’être changés par une cause étrangère qui agit sur eux avec une puissante efficacité ; et néanmoins l’on verra que la dégradation dont il s’agit n’en est pas moins réelle et progressive dans tous les cas où elle a pu l’être.

Si la cause qui tend sans cesse à composer l’organisation étoit la seule qui eut de l’influence sur la forme et les organes des animaux, la composition croissante de l’organisation seroit, en progression, partout très-régulière. Mais il n’en est point ainsi ; la nature se trouve forcée de soumettre ses opérations aux influences des circons-