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dissipera dès qu’on aura des connoissances plus profondes et plus générales de l’organisation, et surtout lorsqu’on distinguera ce qui appartient à l’influence des lieux d’habitation et des habitudes contractées, de ce qui résulte des progrès plus ou moins avancés dans la composition ou le perfectionnement de l’organisation.

En attendant, je vais faire voir que la nature en donnant, à l’aide de beaucoup de temps, l’existence à tous les animaux et à tous les végétaux, a réellement formé dans chacun de ces règnes une véritable échelle, relativement à la composition croissante de l’organisation de ces êtres vivans ; mais que cette échelle, qu’il s’agit de reconnoître, en rapprochant les objets, d’après leurs rapports naturels, n’offre des degrés saisissables que dans les masses principales de la série générale, et non dans les espèces, ni même dans les genres : la raison de cette particularité vient de ce que l’extrême diversité des circonstances dans lesquelles se trouvent les différentes races d’animaux et de végétaux n’est point en rapport avec la composition croissante de l’organisation parmi eux, ce que je ferai voir ; et qu’elle fait naître dans les formes et les caractères extérieurs, des anomalies ou des espèces d’écarts que la composition croissante de l’organisation n’auroit pu seule occasionner.