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104 distribution et classification.  

rapports ; c’est que ces rapports étant l’ouvrage même de la nature, aucun naturaliste n’aura jamais le pouvoir ni, sans doute, la volonté de changer le résultat d’un rapport bien reconnu ; la distribution générale deviendra donc de plus en plus parfaite et forcée, à mesure que nos connoissances des rapports seront plus avancées à l’égard des objets qui composent un règne.

Il n’en est pas de même de la classification, c’est-à-dire, des différentes lignes de séparation qu’il nous importe de tracer de distance en distance dans la distribution générale, soit des animaux, soit des végétaux. À la vérité, tant qu’il y aura des vides à remplir dans nos distributions, parce que quantité d’animaux et de végétaux n’ont pas encore été observés, nous trouverons toujours de ces lignes de séparation qui nous paroîtront posées par la nature elle-même ; mais cette illusion se dissipera à mesure que nous observerons davantage : et déjà n’en avons-nous pas vu un assez grand nombre s’effacer, au moins dans les plus petits cadres, par les nombreuses découvertes des naturalistes, depuis environ un demi-siècle ?

Ainsi, sauf les lignes de séparation qui résultent des vides à remplir, celles que nous serons toujours forcés d’établir seront arbitraires, et par-là vacillantes, tant que les naturalistes n’adop-