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possible, celui même de la nature, c’est-à-dire, l’ordre qu’elle a suivi dans la production des animaux, et qu’elle a éminemment caractérisé par les rapports qu’elle a mis entre les uns et les autres.

Le but, au contraire, d’une classification des animaux, est de fournir, à l’aide de lignes de séparation tracées de distance en distance dans la série générale de ces êtres, des points de repos à notre imagination, afin que nous puissions plus aisément reconnoître chaque race déjà observée, saisir ses rapports avec les autres animaux connus, et placer dans chaque cadre les nouvelles espèces que nous parviendrons à découvrir. Ce moyen supplée à notre foiblesse, facilite nos études et nos connoissances, et son usage est pour nous d’une nécessité indispensable ; mais j’ai déjà montré qu’il est un produit de l’art, et que, malgré les apparences contraires, il ne tient réellement rien de la nature.

La juste détermination des rapports entre les objets fixera toujours invariablement dans nos distributions générales, d’abord la place des grandes masses ou coupes primaires, ensuite celle des masses subordonnées aux premières, enfin, celle des espèces ou races particulières qui auront été observées. Or, voilà, pour la science, l’avantage inestimable de la connoissance des