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généralités

et de nuire à la conservation de beaucoup d’autres races, s’ils pouvoient se multiplier dans de trop grandes proportions. Mais leurs races s’entre-dévorent, et ils ne se multiplient qu’avec lenteur et en petit nombre à la fois ; ce qui conserve encore à leur égard l’espèce d’équilibre qui doit exister.

Enfin, l’homme seul, considéré séparément à tout ce qui lui est particulier, semble pouvoir se multiplier indéfiniment ; car son intelligence et ses moyens le mettent à l’abri de voir sa multiplication arrêtée par la voracité d’aucun des animaux. Il exerce sur eux une suprématie telle, qu’au lieu d’avoir à craindre les races d’animaux les plus grandes et les plus fortes, il est plutôt capable de les anéantir, et il restreint tous les jours le nombre de leurs individus.

Mais la nature lui a donné des passions nombreuses, qui, malheureusement, se développant avec son intelligence, mettent par-là un grand obstacle à l’extrême multiplication des individus de son espèce.

En effet, il semble que l’homme soit chargé lui-même de réduire sans cesse le nombre de ses semblables ; car jamais, je ne crains pas de le dire, la terre ne sera couverte de la population qu’elle pourroit nourrir. Toujours plusieurs de ses parties habitables seront alternativement