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sur les animaux

et qu’ils pouvoient alors distendre ces articulations, et tenir les feuilles ou les folioles étendues.

Dans ce cas, la dissipation lente des fluides élastiques en question, provoquée dans les légumineuses par l’arrivée de la nuit, ou la dissipation subite des mêmes fluides, provoquée dans le mimosa pudica par une petite secousse, donneront lieu, pour les légumineuses en général, au phénomène connu sous le nom de sommeil des plantes, et pour la sensitive, à celui que l’on attribue mal à propos à l’irritabilité[1].

Comme il résulte des observations que j’exposerai plus bas, et des conséquences que j’en ai

  1. J’ai développé dans un autre ouvrage (Hist. nat. des Végétaux, édition de DÉTERVILLE, vol. I, p. 202) quelques autres phénomènes analogues observés dans les plantes, comme dans l’hedysarum girans, le dionœa muscipula, les étamines des fleurs du berberis, etc., et j’ai fait voir que les mouvemens singuliers qu’on observe dans les parties de certains végétaux, principalement dans les temps chauds, ne sont jamais le produit d’une irritabilité réelle, essentielle à aucune de leurs fibres ; mais que ce sont tantôt des effets hygrométriques ou pyrométriques, tantôt les suites de détentes élastiques qui s’effectuent dans certaines circonstances, et tantôt les résultats de gonflemens et d’affaissemens de parties, par des cumulations locales et des dissipations plus ou moins promptes, de fluides élastiques et invisibles qui devoient s’exhaler.