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sur les animaux

certain point leurs idées ; d’en obtenir des jugemens et des idées complexes ; en un mot, de penser, et d’avoir une volonté moins enchaînée, qui leur permet plus ou moins de varier leurs actions.

La vie, dans les animaux les plus imparfaits, est sans énergie dans ses mouvemens, et l’irritabilité seule suffit alors pour l’exécution des mouvemens vitaux. Mais comme l’énergie vitale s’accroît à mesure que l’organisation se compose, il arrive un terme où, pour suffire à l’activité nécessaire des mouvemens vitaux, la nature eut besoin d’augmenter ses moyens ; et pour cela, elle a employé l’action musculaire à l’établissement du système de circulation, d’où s’en est suivi l’accélération du mouvement des fluides. Cette accélération elle-même s’est ensuite accrue à mesure que la puissance musculaire, qui y servit, fut augmentée. Enfin, comme aucune action musculaire ne peut avoir lieu sans l’influence nerveuse, celle-ci s’est trouvée partout nécessaire à l’accélération des fluides dont il s’agit.

C’est ainsi que la nature a su ajouter à l’irritabilité, devenue insuffisante, l’action musculaire et l’influence nerveuse. Mais cette influence nerveuse qui donne lieu à l’action musculaire, ne le fait jamais par la voie du sentiment ; ce que j’espère montrer dans la seconde partie : consé-