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lieu aux espèces actuellement vivantes que nous en trouvons voisines. Les considérations qui suivent, et nos observations dans le cours de cet ouvrage, rendront cette présomption très-probable.

Tout homme observateur et instruit sait que rien n’est constamment dans le même état à la surface du globe terrestre. Tout, avec le temps, y subit des mutations diverses plus ou moins promptes, selon la nature des objets et des circonstances. Les lieux élevés se dégradent perpétuellement par les actions alternatives du soleil, des eaux pluviales, et par d’autres causes encore ; tout ce qui s’en détache est entraîné vers les lieux bas ; les lits des rivières, des fleuves, des mers mêmes, varient dans leur forme, leur profondeur, et insensiblement se déplacent ; en un mot, tout, à la surface de la terre, y change de situation, de forme, de nature et d’aspect, et les climats mêmes de ses diverses contrées n’y sont pas plus stables.

Or, si, comme j’essayerai de le faire voir, des variations dans les circonstances amènent pour les êtres vivans, et surtout pour les animaux, des changemens dans les besoins, dans les habitudes et dans le mode d’exister ; et si ces changemens donnent lieu à des modifications ou des développemens dans les organes et dans la forme de leurs parties, on doit sentir qu’insensiblement