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76 de l’espèce.  

nous n’avons pas pénétré, tant d’autres que les hommes capables d’observer n’ont traversées qu’en passant, et tant d’autres encore, comme les différentes parties du fond des mers, dans lesquelles nous avons peu de moyens pour reconnoître les animaux qui s’y trouvent, que ces différens lieux pourroient bien recéler les espèces que nous ne connoissons pas.

S’il y a des espèces réellement perdues, ce ne peut être, sans doute, que parmi les grands animaux qui vivent sur les parties sèches du globe, où l’homme, par l’empire absolu qu’il y exerce, a pu parvenir à détruire tous les individus de quelques-unes de celles qu’il n’a pas voulu conserver ni réduire à la domesticité. De là naît la possibilité que les animaux des genres palœotherium, anoplotherium, megalonix, megatherium, mastodon de M. Cuvier, et quelques autres espèces de genres déjà connus, ne soient plus existans dans la nature : néanmoins, il n’y a là qu’une simple possibilité.

Mais les animaux qui vivent dans le sein des eaux, surtout des eaux marines, et, en outre, toutes les races de petite taille qui habitent à la surface de la terre, et qui respirent l’air, sont à l’abri de la destruction de leur espèce de la part de l’homme. Leur multiplication est si grande, et les moyens qu’ils ont de se soustraire à ses