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et prend plus de chair dans toutes ses parties.

Dans le sixième chapitre de cette première partie, j’aurai occasion de prouver par des faits bien connus, le pouvoir des changemens de circonstances, pour donner aux animaux de nouveaux besoins, et les amener à de nouvelles actions ; celui des nouvelles actions répétées pour entraîner les nouvelles habitudes et les nouveaux penchans ; enfin, celui de l’emploi plus ou moins fréquent de tel ou tel organe pour modifier cet organe, soit en le fortifiant, le développant et l’étendant, soit en l’affoiblissant, l’amaigrissant, l’atténuant et le faisant même disparoître.

Relativement aux végétaux, on verra la même chose à l’égard du produit des nouvelles circonstances sur leur manière d’être et sur l’état de leurs parties ; en sorte que l’on ne sera plus étonné de voir les changemens considérables que nous avons opérés dans ceux que, depuis long-temps, nous cultivons.

Ainsi, parmi les corps vivans, la nature, comme je l’ai déjà dit, ne nous offre, d’une manière absolue, que des individus qui se succèdent les uns aux autres par la génération, et qui proviennent les uns des autres ; mais les espèces, parmi eux, n’ont qu’une constance relative, et ne sont invariables que temporairement.