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observations, et les notes de faits qu’il a pu consigner dans ses registres, ne s’étendent et ne remontent qu’à quelques milliers d’années, ce qui est une durée infiniment grande par rapport à lui, mais fort petite relativement à celles qui voient s’effectuer les grands changemens que subit la surface du globe ; tout lui paroît stable dans la planète qu’il habite, et il est porté à repousser les indices que des monumens entassés autour de lui, ou enfouis dans le sol qu’il foule sous ses pieds, lui présentent de toutes parts.

Les grandeurs, en étendue et en durée, sont relatives : que l’homme veuille bien se représenter cette vérité, et alors il sera réservé dans ses décisions à l’égard de la stabilité qu’il attribue, dans la nature, à l’état de choses qu’il y observe. Voyez dans mes Recherches sur les corps vivans, l’appendice, p. 141.

Pour admettre le changement insensible des espèces, et les modifications qu’éprouvent les individus, à mesure qu’ils sont forcés de varier leurs habitudes, ou d’en contracter de nouvelles, nous ne sommes pas réduits à l’unique considération des trop petits espaces de temps que nos observations peuvent embrasser pour nous permettre d’apercevoir ces changemens ; car, outre cette induction, quantité de faits recueillis depuis