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peuvent si aisément se déplacer et choisir les lieux qui leur conviennent, sont moins assujettis que bien d’autres animaux aux variations des circonstances locales, et par-là moins contrariés dans leurs habitudes.

Il n’y a rien, en effet, dans l’observation qui vient d’être rapportée, qui soit contraire aux considérations que j’ai exposées sur ce sujet, et, surtout, qui prouve que les animaux dont il s’agit aient existé de tout temps dans la nature ; elle prouve seulement qu’ils fréquentoient l’Égypte il y a deux ou trois mille ans ; et tout homme qui a quelque habitude de réfléchir, et en même temps d’observer ce que la nature nous montre des monumens de son antiquité, apprécie facilement la valeur d’une durée de deux ou trois mille ans par rapport à elle.

Aussi, on peut assurer que cette apparence de stabilité des choses dans la nature, sera toujours prise, par le vulgaire des hommes, pour la réalité ; parce qu’en général, on ne juge de tout que relativement à soi.

Pour l’homme qui, à cet égard, ne juge que d’après les changemens qu’il aperçoit lui-même, les intervalles de ces mutations sont des états stationnaires qui lui paroissent sans bornes, à cause de la brièveté d’existence des individus de son espèce. Aussi, comme les fastes de ses