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suite avant de périr ; il y a donc, à l’égard de ces dernières, un ordre de choses particulier qui les distingue, et qu’il importe de reconnaître.

On va voir que la différence singulière entre la vie très-bornée de certains végétaux qui périssent après avoir fructifié, et celle de beaucoup d’autres qui vivent et fructifient plusieurs années de suite, tient essentiellement à ce que les uns sont des individus isolés, soit simples, soit prolifères, qui n’ont pu se former de corps commun, capable de vivre particulièrement ; tandis que les autres sont des végétaux véritablement composés d’individus réunis sur un corps commun, qui jouit d’une vie particulière, indépendante de celle des individus.

Effectivement, toute plante annuelle est un végétal individuel, qui n’a point de corps particulier doué d’une vie indépendante de celle des autres parties, et plus durable qu’elles.

Or, ce végétal est, tantôt tout-à-fait simple, comme lorsqu’il ne produit qu’une fleur ou qu’un bouquet de fleurs, et qu’il périt après avoir donné ses graines ; et tantôt il est prolifère, comme lorsqu’il pousse une tige rameuse ou plusieurs tiges distinctes qui périssent après avoir fructifié, ainsi que les racines. Mais le produit de sa végétation étant totalement employé au développement des parties qui doivent amener fructification, n’a pu concourir à la formation d’un corps commun subsistant. Ce végétal, soit simple,