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qu’un pareil corps est éminemment reconnaissable dans un grand nombre de végétaux composés.

Il est certain que, si l’on considère les polypes agglomérés cités ci-dessus, et si l’on examine ce qui se passe à leur égard, on se convaincra qu’ils constituent dans l’eau, une masse commune vivante produisant sans cesse à sa surface des milliers d’individus distincts qui y adhèrent, se développent rapidement, se régénèrent et périssent bientôt après, se trouvant alors remplacés par de nouveaux individus qui parcourent aussi les mêmes termes ; tandis que la masse commune résultante de toutes les additions que ces individus qui parcourent y ont formées, continue de vivre presqu’indéfiniment, si l’eau qui l’environne ne lui manque point. Cette masse commune vivante meurt néanmoins partiellement, et progressivement dans sa partie inférieure la plus ancienne, tandis qu’elle continue de vivre dans ses parties latérales et supérieures.

Je n’ai conçu réellement l’existence de ce singulier corps commun à l’égard de certains polypes composés, qu’après avoir pris en considération ce qui se trouve d’analogue dans les végétaux vivaces, et surtout dans ceux qui sont ligneux.

Certes, aux yeux du naturaliste, ces objets sont d’un trop grand intérêt pour que je ne m’empresse pas d’en dire ici un mot ; et l’on me pardonnera sans doute une digression relative aux végétaux composés,