Page:Lamarck - Histoire naturelle des animaux sans vertèbres, vol. 1.djvu/91

Cette page n’a pas encore été corrigée

corps dont il s’agit font partie, dès l’instant même, des corps qu’on nomme inorganiques, quoiqu’ils offrent encore les restes d’une organisation qui a existé complétement en eux ; et bientôt ils se trouvent réduits à l’état des autres corps inorganiques. Alors, en effet, leurs parties se décomposent progressivement, se dénaturent, se séparent et leurs différens résidus ou produits, de plus en plus changés, perdent peu à peu les traits de leur origine qui devient graduellement méconnaissable. Enfin, ces résidus changés concourent, avec les circonstances, à la formation d’autres matières plus ou moins composées, et vont, augmenter la masse des diverses sortes de minéraux et de matières inorganiques, soit solides, soit liquides, soit gazeuses.

La différence qui existe entre un corps vivant et un corps inorganique, ne consiste donc réellement qu’en ce que, dans le premier, l’état des parties permet en lui la production du phénomène de la vie, qui n’a besoin que d’une cause excitante pour avoir lieu, tandis que, dans le second, ce phénomène est impossible, même malgré l’action de toute cause excitante.

Cette différence se retrouve encore en ce que, dans le corps vivant, l’individualité réside dans un ensemble de molécules intégrantes, diverses ; tandis que, dans le corps inorganique, cette individualité