Page:Lamarck - Histoire naturelle des animaux sans vertèbres, vol. 1.djvu/78

Cette page n’a pas encore été corrigée

Par ce défaut d’étude et d’examen de ce qui a réellement lieu, les faits observés à l’égard des corps vivans, nous paraissent des merveilles inconcevables ; et nous croyons pouvoir suppléer aux observations qui nous manquent sur les moyens et la marche de la nature, en imaginant des hypothèses qui seraient bientôt repoussées par les lois qu’elle suit dans ses opérations, si nous les connaissions mieux.

Par exemple, ne prétend-on pas que les engrais fournissent aux végétaux des substances particulières, autres que l’humidité pour les nourrir ; tandis que ces matières, plus propres que les autres à conserver l’humidité (l’eau divisée), ne servent qu’à entretenir autour des racines des plantes, celle qui est favorable à leur végétation. Et si certains engrais sont plus avantageux que d’autres à certaines races, n’est-ce pas parce qu’ils conservent l’humidité dans le degré qui leur convient ? Enfin, si les particules de certaines matières entraînées par l’eau que pompent les racines, donnent à ces végétaux les qualités particulières, cela empêche-t-il que ces matières ne soient vraiment étrangères et nullement nécessaires à la végétation de ces plantes ?

Je me borne à la citation d'un seul exemple de nos états dans les conséquences que nous tirons des faits observés à l’égard des corps vivans ; d’autres exemples m’entraîneraient trop hors de mon sujet.