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uns de donner lieu au phénomène de la vie, tandis que l’exécution de ce phénomène est possible et presque toujours effectif dans les autres. Aussi ces deux sortes de corps comparés, présentent une si grande différence dans tout ce qui les concerne, qu’il n’est pas possible de trouver un seul motif raisonnable pour supposer que la nature ait pu les réunir quelque part, c’est-à-dire, passer des uns aux autres par une véritable nuance.

Par leur rapprochement et l’amas qu’en a causés la gravitation universelle, les corps inorganiques constituent eux seuls la masse principale du globe que nous habitons ; et bien inférieurs aux corps vivans en diversité d’espèces, ce sont eux cependant qui, par les grands volumes et les grandes masses qu’ils forment, occupent presque entièrement la place que tient dans l’espace le globe terrestre.

A leur égard, néanmoins, les volumes et les masses de ces corps ne se conservent pas toujours indéfiniment ; car ceux surtout qui se trouvent à la surface du globe, éprouvent sans cesse, de la part des agens répulsifs et pénétrans qui y dominent, des effets qui détachent peu-à-peu les particules de leur superficie. Alors, les lavages produits par les eaux pluviales, entraînent, charrient et déposent ailleurs successivement ces particules ; et toutes celles qui se trouvent réduites en molécules intégrantes libres, l’aggrégation les réunit et les consolide en nouvelles