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citée, en parlant des confusions d’idées auxquelles la considération de la nature a donné lieu ; et tâchons de la détruire.

On a pensé que la nature était DIEU même : c’est, en effet, l’opinion du plus grand nombre ; et ce n’est que sous cette considération, que l’on veut bien admettre que les animaux, les végétaux, etc., sont ses productions.

Chose étrange ! l’on a confondu la montre avec l’horloger, l’ouvrage avec son auteur. Assurément, cette idée est inconséquente, et ne fut jamais approfondie. La puissance qui a créé la nature, n’a, sans doute, point de bornes, ne saurait être restreinte ou assujétie dans sa volonté, et est indépendante de toute loi. Elle seule peut changer la nature et ses lois ; elle seule peut même les anéantir ; et quoique nous n’ayons pas une connaissance positive de ce grand objet, l’idée que nous nous sommes formée de cette puissance sans bornes, est au moins la plus convenable de celles que l’homme ait dû se faire de la Divinité, lorsqu’il a su s’élever par la pensée jusqu’à elle.

Si la nature était une intelligence, elle pourrait vouloir, elle pourrait changer ses lois, ou plutôt elle n’aurait point de lois. Enfin, si la nature était DIEU même, sa volonté serait indépendante, ses actes ne seraient point forcés. Mais il n’en est pas ainsi ; elle est partout, au contraire,  assujétie à des lois constantes