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une volonté. Sans doute, on ne peut nier qu’il n’en soit ainsi, à l’égard du pouvoir suprême ; mais il y a aussi des puissances assujéties et bornées, qui n’agissent que nécessairement, qui ne peuvent faire autre chose que ce qu’elles font, et qui ne sont point des intelligences. Ce sont seulement des causes agissantes ; et même toute cause capable de produire un effet, est déjà une puissance réelle ; à plus forte raison celle qui en produit de nombreux et de très-remarquables.

    Par exemple, tout ordre de choses, animé par un mouvement, soit épuisable, soit inépuisable, est une véritable puissance dont les actes amènent des faits ou des phénomènes quelconques.

    La vie, dans un corps, en qui l’ordre et l’état de choses qui s’y trouvent, lui permettent de se manifester, est assurément, comme je l’ai dit, une véritable puissance qui donne lieu à des phénomènes nombreux ; cette puissance, cependant, n’a ni but, ni intention, ne peut faire autre chose que ce qu’elle fait, et n’est elle-même qu’une cause agissante, et non un être particulier.

Or, il s’agit de montrer que la nature est tout-à-fait dans le même cas ; avec cette différence que sa source est inépuisable, tandis que celle de la vie se tarit nécessairement.

Sans doute, sur ce qui concerne la nature, je n’ai à dire que très-peu de choses, relativement à ce qui n’est pas encore bien connu ; mais ce peu de