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suivons attentivement les faits que nous pouvons observer, les idées si spécieuses que je viens de citer, perdront alors de plus en plus le fondement qu’elles semblaient avoir.

    En effet, nous observons des changemens, lents ou prompts, mais réels, dans tous les corps, selon les circonstances de leur nature et celles de leur situation ; en sorte que les uns se détériorent de plus en plus, sans jamais réparer leurs pertes et sont à la fin détruits, tandis que les autres, qui subissent sans cesse des altérations et les réparent eux-mêmes pendant une durée limitée, finissent aussi, néanmoins, par une destruction entière. Cependant, malgré ce dernier résultat de tout corps quelconque, nous en retrouvons constamment les mêmes sortes, les mêmes espèces, et nous les rencontrons dans tous les états, dans tous les degrés de changement.

Pouvons-nous donc méconnaître l’existence d’un pouvoir général, toujours agissant, toujours opérant des produits manifestes en changement, en formation et en destruction des corps ! selon des circonstances favorables observées, ne voyons-nous pas nous-mêmes plusieurs de ces corps se former presque sous nos yeux, tels que le soufre en certains lieux, l’alun dans d’autres, le salpêtre dans d’autres encore, etc., etc.

Nos observations ne se bornent point seulement à nous convaincre de l’existence d’un grand pouvoir toujours agissant, qui change, forme, détruit et