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passent et reparaissent plus ou moins promptement, est donc, disent ces mêmes personnes, le résultat d’un grand pouvoir qui y a donné lieu, d’un pouvoir, en un mot, au-dessus de toutes nos conceptions !

Il doit être, effectivement, bien grand, le pouvoir qui a su donner l’existence à tous les corps, et les faire généralement ce qu’ils sont !  car, si l’on observe un animal, même le plus imparfait, tel qu’un infusoire ou un polype, on est frappé d’étonnement à la vue de ce singulier corps, de son état, de la vie qu’il possède, et des facultés qu’il en obtient ; on l’est, surtout, en considérant que le corps si simple et si frêle que je viens de citer, est non-seulement susceptible de s’accroître et de se reproduire lui-même, mais qu’il a, en outre, la faculté de se mouvoir ; on l’est bien davantage ensuite, à mesure que l’on observe les animaux des ordres plus relevés, et principalement lorsqu’on vient à considérer ceux qui sont les plus parfaits ; car, parmi les facultés nombreuses que possèdent ces derniers, il s’en trouve de la plus grande éminence, puisque la faculté de sentir, qui est déjà si admirable en elle-même, est encore inférieure à celle de se former des idées conservables, de les employer à en former d’autres, en un mot, de comparer les objets, de juger, de penser. Cette dernière faculté surtout, est pour nous une merveille