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d’attribuer cette existence à une puissance intelligente et sans bornes, qui les a faits, tous à-la-fois, ce qu’ils sont chacun dans leur espèce.

Cette pensée, très-juste au fond, prononce néanmoins sur la question du mode d’exécution de la volonté supérieure, avant de savoir ce que l’observation peut nous apprendre à cet égard. Comme les faits observés et constatés sont des objets plus positifs que nos raisonnemens ces faits nous forcent maintenant de nous décider entre les deux questions suivantes :

La puissance intelligente et sans bornes qui a fait exister tous les êtres physiques que nous observons les a-t-elle créés immédiatement et simultanément ; ou n’a-t-elle pas établi un ordre de choses, constituant une puissance particulière et dépendante, mais capable de donner successivement l’existence à tant d’êtres divers ?

A l’égard de ces deux modes d’exécution de la volonté suprême, ne supposant pas même la possibilité du second, notre pensée, avant la connaissance des faits, se décida en faveur du premier ; et l’on va voir que les apparences semblaient en étayer le fondement.

En effet, tous les corps que nous observons, nous offrent généralement chacun dans leur espèce, une existence, à la vérité, plus ou moins passagère ; et même, pendant la durée de cette existence, nous