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la conservation des préventions qui sont dans notre intérêt, à l’indifférence envers tout ce qui nous est étranger, à la dureté, l’insensibilité à l’égard des peines, des souffrances et des malheurs des autres, etc., etc.

Par les mêmes voies citées, l’amour de soi-même donne lieu, quelquefois, à une force d’action qui semble sans mesure ; telle que l’audace, la témérité même de celui qui, animé par un grand intérêt, sans examen des périls, s’y précipite aveuglément, et souvent sans nécessité.

    Par le sentiment intérieur et la pensée dirigée par la raison, l’amour de soi-même, alors parfaitement réglé, donne lieu à ses plus importans produits ; savoir

    1.°A la force qui constitue l’homme laborieux, que la longueur et les difficultés d’un travail utile ne rebutent point ;

    2.°Au courage de celui qui, ayant la connaissance du danger, s’y expose néanmoins lorsqu’il sent que cela est nécessaire ;

    3.° A l’amour de la sagesse.

Or, ce dernier, qui seul constitue la vraie philosophie, distingue éminemment l’homme qui, dirigé par ce que l’observation, l’expérience, et une méditation habituelle lui ont fait connaître, n’emploie, dans ses actions, que ce que la justice et la raison lui conseillent. Ce qui le porte :