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les deux sentimens désordonnés suivans ; savoir :

   1.° L’amour-propre qui nous porte à être satisfaits de nos qualités personnelles, et à nous persuader que nous inspirons aux autres une opinion avantageuse de nous.

  On sait assez que, parmi les produits de ce sentiment, il faut compter celui qui nous porte à n’être jamais mécontens de notre esprit, jugement, de notre intelligence ; celui qui fait que nous prétendons poser la limite des connaissances où les autres peuvent parvenir, d’après celle que notre degré d’intelligence et nos connaissances propres tracent pour nous ; celui, enfin, qui fait que nous ne cherchons dans les ouvrages des autres, que nos opinions, ou ce qui nous flatte. Parmi ces produits excessifs, on sait encore qu’il faut compter la vanité, l’ostentation la suffisance, l’orgueil, en un mot, l’envie envers ceux qu’un vrai mérite distingue ;

    2.° L’égoïsme qui se distingue de l’amour-propre en ce que l’individu égoïste n’a aucun égard à l’opinion qu’on a de lui, et ne voit en tout que lui-même, et que son intérêt, presque toujours mal jugé.

    On sait que ce sentiment désordonné donne lieu à l’avarice, à la cupidité, à la passion du jeu, etc. ; nous entraîne à ne connaître d’autre justice que notre intérêt personnel ; à faire, au besoin un accommodement avec les principes ; et nous porte, en outre, à