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Par le sentiment intérieur seul, l’amour de soi-même, selon les circonstances, donne lieu :

   1.° A des mouvemens involontaires qui s’exécutent sans préméditation ; tels que ces tressaillemens à un grand bruit inattendu ; ces mouvemens qui font fuir un danger subit et imminent ; ceux qui nous font détourner nombre de fois dans une rue ou une promenade remplie de monde, sans y donner attention ;

    2.°  A des faiblesses ; telles que de la frayeur a l’approche ou l’arrivée d’un danger ; de la lâcheté dans les entreprises périlleuses ; de la timidité devant tout ce qui en impose ; des manies de divers genres qu’une habitude irréfléchie fait contracter ;

    3.° A des aversions ou à des affections ; savoir : à l’aversion pour tout ce qui nous nuit ou nous est contraire ; source de la haine : à l’affection, au contraire, pour tout ce qui nous sert, nous ressemble moralement, et partage nos goûts ; source de l’amitié.

Par le sentiment intérieur et la pensée libre, c’est-à-dire, la pensée que la raison ne contraint à aucune mesure, l’amour de soi-même, selon les circonstances, donne lieu, soit à deux sentimens désordonnés, soit à une force d’action sans limites.

Ainsi, par les voies que je viens de citer, l’amour de soi-même fait naître en nous, selon les circonstances,