Page:Lamarck - Histoire naturelle des animaux sans vertèbres, vol. 1.djvu/308

Cette page n’a pas encore été corrigée

autant qu’il est possible, à la source de leurs actions, et de tâcher de reconnaître la nature de celles qu’ils doivent exécuter selon les différentes circonstances de leur sexe, de leur âge, de leur situation, de leur état, de leur fortune ou de leur pouvoir ; nous devrons même considérer, qu’à mesure qu’ils changent d’âge, de situation, d’état, de fortune ou de pouvoir, ils changent aussi constamment dans leur manière de sentir, d’envisager les objets, de juger les choses, et qu’il en résulte toujours pour eux des influences proportionnelles qui régissent leurs actions.

Mais, dans cette étude si difficile, comment parvenir à notre but, si nous ne connaissons point la part considérable qu’ont, sur toutes les actions de homme, les penchans que la nature lui a donnés !

C’est parce que cette connaissance essentielle m’a paru beaucoup trop négligée, que je vais essayer d’en esquisser les bases d’une manière extrêmement succincte. D’ailleurs, les objets que je vais considérer, ayant été envisagés jusqu’à présent comme formant l’unique domaine du moraliste, la part évidente qui, à l’égard de ces objets, appartient au naturaliste, ne fut point suffisamment reconnue. Or, c’est cette part seule que je revendique, et qui m’autorise à présenter les bases suivantes de l’analyse à faire des penchans de l’homme dans l’état de civilisation.