Page:Lamarck - Histoire naturelle des animaux sans vertèbres, vol. 1.djvu/307

Cette page n’a pas encore été corrigée

qui savent étudier l’homme, il est curieux d’observer la diversité des masques sous lesquels se déguise l’intérêt personnel des individus, selon leur état, leur rang, leur pouvoir, etc.

Tel est le sommaire resserré des causes générales qui ont amené l’homme civilisé à l’état où nous le voyons maintenant en Europe ; état où, malgré les lumières acquises et même par elles, le plus faible en moyens se trouve toujours victime ou dupe de celui qui en possède davantage ; état, enfin, qui asservit toujours l’immense multitude à la domination d'une minorité puissante.

Dans cet état de choses, une seule voie peut nous aider à tirer de notre situation particulière, le parti le plus avantageux pour nous ; c’est, selon moi, la suivante. Nous étant fait, d’après la raison, la justice et la morale, un certain nombre de principes dont nous ne devons jamais dévier, nous devons ensuite nous efforcer de reconnaître les penchans que l’homme a reçus de la nature, et étudier leurs différens produits, dans les individus de son espèce, selon les circonstances où chacun d’eux se trouve. Cette connaissance nous sera d’une grande utilité dans nos relations avec eux.

Ainsi, pour diriger notre conduite avec le moins de désavantage à l’égard des hommes avec qui nous sommes forcés de vivre ou d'avoir des rapports, nous nous trouverons obligés de les étudier, de remonter,