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entièrement surmonter les premiers ; mais, à l’aide de sa raison et de son intérêt bien saisi, il peut, soit modifier, soit diriger convenablement les autres. Enfin, ceux de ses penchans auxquels il se laisse aller entièrement, se changent alors en passions qui le subjuguent, et qui dirigent malgré lui toutes ses actions.

A mesure que l’homme s’est répandu dans les différentes contrées du globe, qu’il s’y est multiplié, qu’il s’est établi en société avec ses semblables, enfin, qu’il fit des progrès en civilisation, ses jouissances, ses desirs, et, par suite, ses besoins, s’accrurent et se multiplièrent singulièrement ; ses rapports avec les autres individus et avec la société dont il faisait partie, varièrent, en outre, et compliquèrent considérablement ses intérêts individuels. Alors, les penchans qu’il tient de la nature, se sous-divisant de plus en plus comme ses nouveaux besoins parvinrent à former en lui et à son insu, une masse énorme de liens qui le maîtrisent presque partout, sans qu’il s’en aperçoive.

Il est facile de concevoir que ces penchans particuliers et ces intérêts individuels si variés,  se trouvant presque toujours en opposition avec ceux des autres individus ; et que les intérêts des individus devant toujours céder à ceux de la société ; il en résulte nécessairement un conflit de puissances contraires, auquel les lois, les devoirs de tout genre, les convenances établies